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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 10:45

Texte de MArc MERCIER sur le blog de festival des instants vidéo

(((Sur vol))) de Giney Ayme

Vendredi 29 octobre, à la galerie La Traverse, eut lieu le vernissage de la première escale de l'exp(l)osition (((Sur vol))) de Giney Ayme : Ecarts. D'autres escales suivront dans différents lieux de la ville de Marseille (La compagnie, l'Espace Culture (vitrine), la Fosse, la Friche de la Belle de Mai, Radio grenouille), sous différentes formes (installations vidéo, performances, sons…), dans les jours à venir. Ce seront des temps forts des 23es Instants Vidéo.

 

cher Giney,

J'essaie toujours d'écrire quelques mots, sous forme d'un petit compte rendu, à l'adresse des membres de notre association qui n'ont pas pu se rendre à tel ou tel des événements des Instants Vidéo. Pour ce qui s'est passé hier soir à la Traverse, je souhaite le faire sous forme d'un petit courrier à toi adressé. Je n'y arriverai pas autrement. Pourquoi ? A cause d'une phrase qui m'est venue en tête ce matin devant ma tasse de café. Je me suis dit : "Bon, depuis hier soir, je considère que j'ai fini mon boulot pour cette année".
Cela peut paraître stupide, le festival est loin d'être fini, beaucoup de choses vont se passer et que j'attends avec impatience, et toi-même tu es loin d'en avoir terminé avec toutes ces actions que tu dois encore accomplir ici et là pendant le festival.
Oui, mais ! Pour moi, le festival a vraiment commencé hier soir et nous savons tous combien comptent les premiers pas, l'amorce, la suite en découle. Si la source est belle, fraîche, jaillissante, qu'importe la forme que prendra la rivière par la suite. Et la source était belle hier soir, Giney. Nous cherchions, hier soir en rentrant, avec Naïk, des mots pour exprimer l'impression reçue par ton travail. Tous nos mots étaient en-deçà de ce que nous ressentions.
Mais il y a pas que cela. Cette exp(l)osition Giney Ayme à peine amorcée hier soir, résume à elle seule peut-être la seule raison d'être des Instants Vidéo. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce que c'est un projet qui s'est construit vraiment collectivement. J'emploie ce mot, "collectif", avec beaucoup de prudence. J'ai envie de dire que c'est du collectif après-coup, sans préméditation, sans volonté idéologique qu'il en soit ainsi. Ca s'est fait petit à petit, presque tout naturellement… Des gens ont eu envie de te suivre dans cette aventure, juste parce qu'ils aiment ton travail, ta façon de vivre ton art… et aussi parce qu'ils t'aiment, toi. Et à un moment donné, ce qui aurait pu n'être qu'une accumulation de propositions artistiques éparpillées dans la ville, a commencé à prendre forme,  à prendre sens… Et ça, c'est vraiment de ton fait. Sans compter, toutes ces complicités artistiques (Florence Pazzottu, Fred Griot, Frédérique Dumond, Philippe Boisnard…) que tu as su attirer vers toi, qui vont t'accompagner…
Il n' y a pas que cela. Il y a aussi que tu as une place très importante et très singulière dans l'histoire de notre festival. Même si nous avons eu parfois des différents, tu es encore et toujours là. Et puis, comment dire, dans les moments difficiles à traverser, il y a toujours deux voix qui me viennent à l'esprit, qui me conseillent, qui m'aident à ne pas céder, à ne pas désespérer. Il y a la voix de Gianni Toti et la tienne. Un exemple, souvent me revient en mémoire une réunion que nous avions faite à Manosque, où nous tergiversions une fois de plus sur des questions d'organisation et toi tu t'es soudain exclamé : "Y'en a marre de ces réunions où on parle de tout sauf des œuvres !". Je n'ai jamais oublié cette phrase. Elle est essentielle. Si non, à quoi bon…
Bref, ce vernissage d'hier soir, a fait resurgir plein de souvenirs parce que ce que tu nous a montré est magnifique. Tu as petit à petit épuré tout ce que tu avais initialement envisagé de faire pour ne conserver que ce qui est juste, précis. Cette image de la mendiante est puissante, sans pathos, elle affirme une présence. Cette compositions de photos en noir et blanc est extraordinaire car tu as outrepassé le genre photographique, c'est un film exposé, tous ces mouvements, ces lignes, ces pas suspendus, ces ombres dynamiques… Le choix des vidéo aussi est judicieux car elles nous entraînent vers d'autres territoires… Je pense aussi à celle qui est tournée vers l'extérieure (en vitrine), la main qui tourne la manivelle, ce même geste qui servait à reproduire des textes et à tourner des images du temps du cinématographe primitif.
Merci Giney pour cette énergie contagieuse que tu déploies.
Merci à Mireille Laplace (Grains de Lumière) pour la beauté de son accompagnement, si à l'écoute de ta sensibilité…
Il ne te reste plus que 5 escales explosives, Giney… Encore beaucoup de nuits blanches devant toi, je n'en doute pas. Mais tu peux y aller serein. Depuis hier soir, nous savons tous que la source est fraîche. La rivière sera belle.

Et pour ne pas finir, je vais te confier un mot de Georges Didi-Uberman que j'ai trouvé dans un texte intitulé "Ouvrir le temps, armer les yeux", qui pour moi résume à merveille ton travail :
"Elever sa pensée à la hauteur d'une colère, élever sa colère à la hauteur d'un travail."

Merci pour tout Giney et bon vent pour la suite.
Marc

 

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commentaires

M
When a festival is finished we all feel like blankness inside our mind that we don’t have anything to do with the life anymore. But the days moves on again and we will synced back into the real world again. That is what we call normal.
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